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Présentation de l'outil

Généralités

Ce simulateur théorique de territorialisation de l’objectif ZAN a été conçu à des fins de recherche par Arthur Delaborde (arthur.delaborde@univ-avignon.fr), ingénieur de recherche au sein de la chaire GIF (Geodata Immobilier Foncier), et Rémi Delattre (remi.delattre@.univ-avignon.fr), doctorant à l’Université d’Avignon – UMR CNRS ESPACE.
Il propose une visualisation des résultats de simulations de la territorialisation de l’objectif ZAN pour la décennie 2021-2031 en fonction de différents critères : scénario règlementaire, calcul de la distribution des hectares à construire, échelle géographique de mutualisation etc.

L’outil se fonde sur un calcul à l’échelle communale de « besoins en hectares » théoriques pour la production urbaine (logements et activités économiques). Cette approche se distingue des méthodes envisagées par les différentes régions qui se fondent généralement sur la notion de « taux d’effort ».
Dans la situation ante-territorialisation, les communes disposent d’un stock d’hectares variable en fonction du scénario règlementaire retenu, mais qui oscille autour des 50% de leur consommation passée. En fonction des choix de l’utilisateur, les hectares qualifiés d’excédentaires, sont distribués différemment.

Développé entre octobre 2023 et mars 2024, le site repose sur les données fournies par l’observatoire de l’artificialisation à l’échelle nationale, et pour le calcul de la consommation future, sur un modèle propre à la thèse. L’outil facilite la comparaison entre la situation avant et après mutualisation.

Les résultats peuvent être visualisés dans un l’onglet « cartes » et « histogrammes ».
Un onglet permet d’exporter les résultats générés.
L’objectif du programme est de réfléchir aux effets de la distribution d’hectares à construire et de mesurer le poids des choix politiques.

Justification des choix

L’outil estime une quantité d’hectares dont une commune aura besoin au cours de la décennie actuelle pour maintenir sa croissance démographique et économique. Cette approche permet d’éviter d’appliquer uniformément un taux d’effort unique à l’échelle d’un EPCI ou d’un SCOT.

Cette approche est d’autant plus intéressante qu’1% des communes les plus consommatrices se partagent 14% des hectares à construire, et que ces communes ne sont pas toujours les métropoles (déjà consommées) ou leur périurbain immédiat. Les 50% des communes les moins consommatrices disposent quant à elles de 7% de l’enveloppe totale, avant application des garanties ou surfaces minimales de développement. Sur un EPCI de 20 communes dont 1 aurait un stock largement excédentaire par rapport à ses besoins, l’application d’une réduction uniforme de 55% ou 60% génère un « piège à hectares » : des hectares inutiles et non redistribuables.

Ce simulateur repose sur un calcul du nombre d’hectares à construire nécessaire à chaque commune pour poursuivre son développement selon les conditions observées au cours des quinze dernières années, et sans préjuger pour l’instant d’une amélioration généralisée de la sobriété foncière.

L’estimation repose sur un modèle statistique qui calcule un nombre d’hectares à construire théorique pour chaque commune de France hexagonale en prenant en compte : la taille moyenne des ménages et leur éventuel desserrement, les projections démographiques, le parc de logements existant et la vacance, la consommation d’espace passée et la consommation moyenne par logement créé, les résidences secondaires, la consommation à vocation économique passée et le dynamisme de l’emploi.

Ces prévisions sont évidemment délicates, mais elles sont néanmoins très proches de celles observées.

Cette simulation des hectares à construire aboutit à une estimation de 114 000 hectares pour le résidentiel entre 2021 et 2031 à l’échelle nationale.

Utilisation de l'application

Critères de simulation

Les scénarios règlementaires

Ce programme a été conçu alors que la loi était encore en train de s’écrire. Il est probable que le ZAN évolue encore. Néanmoins, il nous semble intéressant de conserver dans le programme ses différents avatars successifs, y compris ceux issus de propositions de loi n’ayant pas abouties, pour constater à chaque fois les effets de ces arrangements sur les quotas alloués.

Il en résulte plusieurs « scénarios règlementaires » :
    - Le scénario 1 « ZAN d’avril 2022 » correspond à un calcul des droits à construire ante-territorialisation sur une base -50%, sans aucune garantie ni ajout. Dans le cas d’une commune dont les besoins sont de 10 hectares et qui aurait consommé 10 hectares au cours de la décennie précédente, le résultat affiché avant mutualisation serait de -5 hectares. La commune est alors qualifiée de déficitaire.
    - Le scénario 2 « ZAN de juillet 2023 – fonds national » correspond à une interprétation du fonctionnement actuel du ZAN. Les droits à construire restent calculés sur une base -50%, mais des hectares doivent être prélevés pour satisfaire à l’injonction du fonds national et pour alimenter les surfaces minimales de développement des communes éligibles. Les hectares du fonds national ne seront pas territorialisés, mais conservés à part pour alimenter les grands projets régionaux. On identifie d’abord la part de la contribution de la région à l’enveloppe de 12500 hectares. On répartit ensuite cet effort parmi toutes les communes avant d’appliquer la garantie un hectare aux communes disposant déjà d’un document d’urbanisme (nous n’avons pas souhaité préjuger du nombre de communes qui délibèreront pour lancer une élaboration et se rendre ainsi exigibles). Afin d’éviter que des communes, en contribuant à assurer la garantie un hectare, ne passent sous l’hectare et deviennent elles-mêmes éligibles à la garantie, seules les communes disposant de plus de deux hectares cèdent une partie de leurs droits à construire. C’est le scénario que nous recommandons d’utiliser, même s’il ne saurait correspondre exactement aux décisions prises par chaque région quant au prélèvement des hectares pour alimenter le fonds et les garanties.
    - Le scénario « ZAN de juillet 2023 – pas de fonds national » est une variante du précédent scénario dans lequel le fonds national n’est pas pris en compte. Tous les hectares sont potentiellement mutualisables mais les garanties doivent être respectées.
    - Un quatrième scénario « ZAN de juillet 2023 – pas de garantie, fonds national » présente le cas inverse. L’objectif de ces deux scénarios est de mesurer les effets propres de ces deux dispositions. Suivent un certain nombre de scénarios théoriques envisagés lors des débats parlementaires de 2022.
    - Le premier scénario théorique, « Majoration 1 hectare si < 1 hectare » consiste à sortir d’un calcul sur une base -50% en majorant le stock des communes présentant moins d’un hectare de droits à construire. Elles disposeront alors d’un hectare de plus que leur stock initial. Le stock national de droits à construire augmente, et l’on s’éloigne d’une réduction de 50%. Dans le deuxième scénario théorique, « majoration 1 hectare communes rurales » cette majoration ne s’applique qu’aux communes peu denses et très peu denses au sens de l’INSEE.
    - Scénario théorique « allocation des droits à construire selon la démographie » reprend les modalités d’une expérimentation conduite dans 87 municipalités allemandes. Au cours de l’expérimentation, des quotas de droits à construire échangeables étaient attribuées au municipalité chaque premier janvier en fonction de la population communale. La formule retenue pour l’attribution des hectares à construire est la suivante :
        • Population communale de 50.000 habitants ou moins : Population*0.20 hectare/1000 par an
        • Population communale de 50.000 habitants : 7,5 hectares + Population*0.17 hectare/1000 par an
        • Population communale de plus de 100.000 habitants : 13,5 hectares + Population*0,08 hectare/1000 par an.

Echelon administratif de mutualisation

Il est possible de faire varier le périmètre administratif de mutualisation des hectares à construire à l’échelle des:     - SCOT     - EPCI     - Départements     - Régions Changer d’échelon permet de constater à quel point l’agrandissement des périmètres est susceptible de diminuer le nombre de « pièges à hectares ».

Méthode de mutualisation

On propose pour l’instant deux méthodes pour déterminer à quelles communes redistribuer prioritairement. Si les projets régionaux s’appuient sur un faisceau de critères pour déterminer comment mutualiser (sobriété foncière, besoins, possibilités de redistribuer), on a ici comme objectif premier l’adéquation entre les besoins et les hectare à construire estimés ici théoriquement.     - En choisissant « Réduction brute du déficit », qui cherche à redistribuer prioritairement aux communes les plus déficitaires, la commune la plus déficitaire recevra les excédents jusqu’à ce qu’elle ne soit plus la commune la plus déficitaire, et ainsi de suite jusqu’à l’épuisement des stocks d’hectares mutualisables.     - En choisissant « Réduction du nombre de communes déficitaires », on commencera par attribuer les hectares aux communes les plus faiblement déficitaires afin de diminuer le nombre de situations locales de déficit.

Ratio de mutualisation

Il s’agit ici de déterminer la part des excédents qui sera effectivement répartie. Les options suivantes sont proposées : 100%, 75%, 50% et 25%. A choisir une redistribution à 100%, toutes les communes disposant d’hectares dont elles n’auraient pas l’utilité redistribueraient intégralement ce capital. Cette option permet de simuler le cas de communes qui souhaiteraient conserver un excédent.

Seuil maximal et palier de mutualisation

Ces deux options permettent de placer une limite cette fois absolue à la quantité d’hectares qu’une commune pourra redistribuer. Il s’agit aussi, avec le palier de mutualisation, de prévoir le cas ou des excédents très faibles – par exemple, inférieurs à 0,5 hectare – ne seraient pas répartis. L’option peut utilement être mobilisée pour simuler une garantie 1 hectare qui s’appliquerait à l’ensemble des communes en combinaison d’un scénario ne la prévoyant pas. Enfin, une option permet d’exclure de la mutualisation les communes sans document d’urbanisme, ce qui paraît utile car ces communes ne seraient pas contraintes par leur document à exécuter le plan prévu dans le SRADDET.

Carte

L’unité de base est la commune. L’utilisateur choisit une commune puis sélectionne les paramètres qui s’appliqueront dans toute la région et présideront à la mutualisation des hectares. L’onglet de visualisation est divisé en deux parties. La partie gauche de l’écran permet un avant/après mutualisation selon les paramètres renseignés. La partie droite décrit les transferts d’hectares à construire – pertes et gains – au terme du scénario retenu par l’utilisateur.

Histogrammes

L’onglet « histogrammes » facilite la comparaison de la distribution des hectares à construire avant et après la mutualisation. La situation avant mutualisation présente les déficits et les excédents des communes de l’échelon administratif choisi. L’équilibre après mutualisation présente l’évolution de ces situations comparées. Chaque commune est représentée par une barre dans les histogrammes.

Données brutes

L’onglet « Données brutes » a été conçu pour que les utilisateurs puissent enregistrer les résultats de leur travail. Les communes sont identifiées par leur code INSEE, et l’on indique si elles ont donné ou reçu (type_mutualisation) et pour quel volume (volume_mutualisation). On donne ensuite leur rapport besoins/hectares à construire au terme de l’opération (eq_après_mut) en rappelant leur situation avant mutualisation (sit_avt_mut).

Description des variables

nom : nom de la commune

code_com : code INSEE de la commune

code_echelon : identifiant unique du périmètre administratif (EPCI/SCOT)

volume_mutualisation : quantité d’hectare à construire reçue ou donnée

type_mutualisation : statut de la commune selon qu’elle ait donné ou reçu des hectares

eq_apr_mut : rapport entre hectares à construire et besoins au terme de la mutualisation

eq_apr_mut_value : rapport entre hectares à construire et besoins au terme de la mutualisation

eq_apr_mut_typ : statut de la commune au terme de la mutualisation (Positif/Négatif/Neutre)

sit_avt_mut : hectares constructibles avant la mutualisation

sit_avt_mut_value : hectares constructibles avant la mutualisation

sit_avt_mut_type : statut de la commune antérieurement à la mutualisation (Positif/Négatif/Neutre)

Autres

Prolongements

Ce programme simule pour l’instant la mutualisation dans des périmètres existants. A terme, l’objectif serait qu’il permette de mutualiser dans des périmètres optimisés par avance pour mettre en relation des communes très déficitaires avec des communes très excédentaires. En fonction des retours des utilisateurs et des évolutions règlementaires, d’autres scénarios de calcul des hectares à construire pourraient être envisagés, notamment concernant les deux aspects du fonds national et de la surface minimale de développement.

Précautions d’usage

Cet outil a été conçu à des fins de recherche par des membres de l’équipe scientifique de la chaire GIF. Les résultats sont théoriques et n’engagent que ses concepteurs Des aberrations peuvent se trouver dans les données – des communes extrêmement déficitaires ou excédentaires sans que l’on puisse déterminer pourquoi. C’est que les données de l’observatoire de l’artificialisation sur lesquelles nous nous appuyons pour simuler les consommations futures présentent des erreurs et sont régulièrement mis à jour. Nous sommes preneurs des retours concernant les données, les scénarios envisagés et les options de visualisation. Ces retours peuvent être adressées aux adresses indiquées au début de ce document.

Historique des versions

[20/01/25] Version 1.0. Mise en ligne.